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Les photos d'Yves Desseaux et Léon Marquès dévoilées ce jeudi 11 Août au Pont de Fabrèges

11/08/2022

Comme tous le 11 Août le Comité Départemental de la Lozère de l'Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance présidé par Dany Rouveyre a organisé les différentes cérémonies. A 10 h au Chastel devant la stèle Bernard Domec, à 10 h 45 au pont de Fabrèges  devant la stèle Yves Desseaux et Léon Marquès, à 11 h 30 à Serverette devant la stèle Jacquemond puis à 12 h 15 au cimetière de Saint Sauveur de Peyre devant la tombe de Léon Marquès. Ont été dévoilées ce matin les photos du Capitaine Yves Desseaux et de Léon Marquès. Une initiative qui personnalise cette stèle et nous permet de découvrir le visage de ces deux résistants. Gilbert Fabre s'est beaucoup impliqué dans cette réalisation. Au cimetière de Saint Sauveur de Peyre après le dépôt d'un bouquet nous nous sommes recueillis également devant la tombe de Roger Rocher qui a officié pendant de longues années comme porte-drapeau. Un repas convivial a eu lieu ensuite au Bar Restaurant du Roc en présence d'une trentaine de personnes. En fin de page l'intervention de Dany Rouveyre. 

                                                  

Intervention de Dany Rouveyre  : 

Nous voici à nouveau en ce 11 août, 78 ans après le 11 août 1944 qui vit s’achever la vie de Yves Dessaux et de Léon Marquès, tombés au combat ici même contre une colonne allemande. Cette même colonne qui emmenait Bernard Domec depuis son arrestation aux Martres de Veyre, et qui l’exécuta au Chastel Nouvel où nous venons de lui rendre hommage. Comme l’a rappelé mon camarade Gilbert Fabre, ce 11 août revêt une importance toute particulière.  Aujourd’hui, leurs noms gravés sur le granit vont sortir de l’anonymat. Je tiens à remercier Patrick Marquès  et Gilbert Fabre, petit neveu et neveu de Léon qui, après deux ans de recherches, ont retrouvé des membres de le famille Dessaux. C’est avec une grande émotion que, grâce à leurs deux visages, nous allons mettre ces deux patriotes dans la lumière. 

Certains peuvent s’interroger sur le rôle de cette commémoration annuelle dont je vous disais déjà l’an dernier et le redis lors de toutes nos cérémonies, le danger de se contenter d’un rituel fait de discours et de dépôts de gerbes, rituel  noyé dans une forme de passage obligé. Certes,  aujourd’hui et dans l’avenir, le travail de mémoire des Ami(e)s de la Résistance est notre combat essentiel. Je parle, depuis des années, de travail de mémoire et non de devoir. La mémoire est  une chose fragile  et nous oublions souvent que, comme nous, elle est mortelle si nous ne la faisons pas vivre. Cette cérémonie, comme la précédente au Chastel, comme celle de Serverette tout à l’heure, doit nous faire retrouver la  raison essentielle de sa tenue. La Résistance qu’était-elle et que représente-elle aujourd’hui pour la jeunesse? C’est pourquoi, il est essentiel de rappeler qui étaient Yves et Léon, deux jeunes hommes comme beaucoup tant d’autres car la jeunesse a été un acteur important de la Résistance. Deux jeunes gens qui, sans elle ne se seraient jamais rencontrés, l’un fils d’un industriel d’Orléans, l’autre fils du forgeron de Saint-Sauveur de Peyre, symboles d’un combat commun au-delà de leur différences sociale, peut-être aussi politique, philosophique, voire religieuse.   Ils n’étaient pas des héros mais de simples Français qui ont eu la même attitude devant l’inacceptable. Ils n’étaient pas imprudents comme certains ont pu qualifier s les Résistantes et les Résistants. Ils aimaient la vie comme nous, ils l’aimaient tellement qu’ils ont accepté le danger de leur engagement, car tous savaient que la mort pouvait être au rendez-vous. Léon et Yves étaient, comme l’a écrit  Aragon «Amoureux de vivre à en mourir ».  Ils n’étaient pas fous car est-ce de la folie que de vouloir défendre la liberté de son pays  et refuser de vivre sous le joug  d’un régime totalitaire nazi dont on connait ses crimes de guerre et crimes contre l’humanité? Que cette cérémonie d’aujourd’hui nous permette de ne jamais oublier que la Résistance a permis à la France de se relever avec fierté après avoir mis  fin au régime collaborationniste et à l’occupation nazie et de retrouver sa République avec ses trois mots si précieux Liberté Egalité Fraternité

Toutefois, méfions-nous d’une somnolence dangereuse car rien n’est jamais acquis, les leçons de l’histoire s’oublient vite et la France semble parfois avoir la mémoire qui flanche avec l’inconcevable du passé qui s’invite comme une option politique avec ses relents nauséeux, négationnistes antisémites et xénophobes. Sachons nous souvenir aussi que la défense de la paix doit être une préoccupation de tous les instants car, malheureusement, depuis des mois, la guerre en Ukraine touche les populations civiles et, depuis plusieurs jours, celles de Gaza. sans oublier les conflits passés sous silence par les médias. Défendre cette paix c’est aussi ne pas oublier les bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945. Evitons à la France de sombrer dans l’amnésie.

 Le congrès national de l’ANACR qui s’est tenu à Troyes au mois de juin a porté haut et fort ses valeurs avec deux mots: Fraternité et Solidarité.

Ce sont ces mots que Léon et Yves ont conjugué il y a 78 ans, essayons, nous aussi ,de les conjuguer aujourd’hui.

Puissent leurs jeunes visages ,désormais sur cette stèle, nous y aider.

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